LYNX PARDELLE - Lynx pardinus

Le lynx pardelle est très proche du lynx boréal. Comme souvent chez les espèces du Sud, il est plus petit et plus coloré que son cousin du Nord.
On trouvait autrefois le lynx pardelle dans toute la péninsule ibérique et également dans le Sud de la France, au niveau des Pyrénées, où il a longtemps cohabité avec le lynx boréal. Mais aujourd'hui, l'espèce ne subsiste plus que sur une petite aire de répartition au Sud de l'Espagne et figure parmi les plus menacés des félins.

Selon l'UICN, le lynx ibérique est le mammifère le plus menacé à court terme dans le monde.
Face à cette menace, des projets de préservation, de renforcement, et de réintroduction de l'espèce ont été mis en place, notamment en Andalousie. La Commission européenne a soutenu ces projets grâce au programme LIFE (l'instrument financier pour l'environnement) piloté par la DG environnement. Ces projets visent à améliorer la population du lynx ibérique en Andalousie et à favoriser son expansion. Plusieurs types d'actions doivent alors être envisagés pour garantir le succès des projets, tels que la restauration de leur habitat, l'amélioration de la population de lapins pour leur assurer une alimentation viable, l'élimination des causes de mort non naturelles (comme les collisions routières), faciliter la liaison entre les populations isolées, et sensibiliser la population en améliorant leur perception du lynx. Cette liste n'est pas exhaustive.
Un projet de renforcement de population est également en cours en Andalousie. Ce projet est jumelé avec un programme d'élevage en captivité (conservation ex situ) des individus en vue de les réintroduire dans la vie sauvage ultérieurement. Un budget de plus de 25 millions d'euros a été débloqué pour ce projet. La contribution LIFE est à hauteur de 10 millions d'euros.

Un programme d'élevage du Lynx pardelle a été décidé en urgence en juin 2003. Le parc national de Doñana met en place plusieurs systèmes permettant de fournir aux lynx sauvages de quoi se nourrir sans émousser leur instinct de chasseur : des lapins sont contenus dans des enclos spéciaux, difficiles d'accès et proposant de nombreuses cachettes23. En parallèle, le centre de reproduction permet d'accroître rapidement la population : toutes les naissances devraient, à terme, être réintroduites.

Comme tous les lynx, la face du Lynx pardelle est ornée d'un collier de poils longs autour du cou avec des oreilles triangulaires surmontées d'une touffe de poils noirs. Il n'a que 28 dents au lieu des 30 habituelles chez les félins2. La queue courte se termine par un manchon noir. Les jambes sont longues et les pieds volumineux en comparaison du reste du corps.
Le Lynx pardelle a une robe beaucoup plus tachetée que celle des autres espèces du genre Lynx.

Caractéristiques morphologiques :
Il se distingue du lynx commun par une queue plus courte que celle du Lynx boréal.
Le Lynx pardelle pèse en moyenne 9 à 13 kilogrammes3, le mâle étant en général plus gros et plus grand que la femelle. La longueur totale est de 85 à 110 cm3 avec une queue entre 12 et 13 cm4,5,6. La hauteur au garrot est de 42 à 47 cm3.
Le Lynx pardelle est un excellent sauteur, grâce à ses membres postérieurs particulièrement adaptés au bond7 : à titre d'exemple, un lynx captif s'est évadé en sautant par-dessus une clôture électrifiée de quatre mètres8.
Phylogenèse[modifier]

Chasse et proies :
Le lynx pardelle se nourrit essentiellement de lapins et de lièvres ( 93% de son alimentation ), mais également de rongeurs, d'oiseaux et parfois de faons. Il chasse ses proies essentiellement à l'affût ou à l'approche. C'est un prédateur solitaire.
Un lynx pardelle adulte a besoin pour se nourrir d'un lapin par jour en moyenne. Ce chiffre peut monter à 3 lapins par jour pour une femelle accompagnée de ses petits.

Pendant la saison d'accouplement, la femelle quitte son territoire à la recherche d'un mâle. La période de gestation typique est d'environ deux mois; les petits naissent entre Mars et Septembre, avec un pic de naissances en Mars et Avril. Une portée se compose de deux ou trois (rarement un, ou quatre à cinq) chatons pesant entre 200 à 250 grammes.

Les chatons deviennent indépendants à 7-10 mois, mais restent avec leur mère jusqu'à environ 20 mois. La survie des jeunes dépend fortement de la disponibilité des proies. Dans la nature les mâles et les femelles atteignent leur maturité sexuelle à un an, mais en pratique il est rare qu'ils se reproduisent avant de s'être établi sur leur propre territoire. La longévité maximale à l'état sauvage est de 13 ans.

Les frères et sœurs deviennent violents les uns envers les autres entre 30 et 60 jours, avec un pic à 45 jours. Ces luttes se soldent souvent par la mort d'un des petits. On ignore pourquoi ces épisodes d'agression se produisent, même si de nombreux scientifiques pensent qu'il est lié à un changement dans les hormones quand le chaton délaisse le lait de sa mère pour la viande. D'autres croient qu'elle est liée à la hiérarchie, et à la « survie du plus fort." Peu importe la raison, les écologistes doivent séparer les chatons jusqu'à ce que la période de 60 jours soit dépassée.

Phylogénie :
La phylogénie s'est longtemps basée sur l'étude des fossiles d'un animal afin de préciser l'apparition et l'évolution d'une espèce. La phylogénie moderne s'appuie essentiellement sur les analyses génétiques en raison du nombre peu important de fossiles de félins. Le premier félin daterait d'il y a 11 millions d'années. L’ancêtre commun des lignées Leopardus, Lynx, Puma, Prionailurus et Felis aurait traversé la Béringie et colonisé l’Amérique du Nord il y a environ 8 à 8,5 millions d’années. Il y a 7,2 millions d’années, la lignée des lynx diverge de celle des pumas. Le dernier ancêtre commun à tous les lynx date d’il y a 3,2 millions d’années au Pliocène9.

Longueur du corps : 60cm à 1m10
Longueur de la queue : 11cm à 20cm
Taille au garrot : 40 à 51 cm
Poids : 9 à 25 kg
Maturité sexuelle : 1 an
Durée de gestation : 63 à 68 jours
Poids à la naissance : 200 à 250 g
Saison de reproduction : de mars à septembre
Nombre de petits par portée : 1-5, généralement 2-3
Longévité : jusqu'à 13 ans
Répartition : Espagne, Portugal ( réintroduit )
Effectifs : moins de 300, dont seulement 50 adultes matures environ
Protection :
- CITES: annexe 1
- IUCN : en danger critique d'extinction